Acupuncture : traitement prophylactique dans les céphalées primaires chez les enfants et adolescents (Version pour les professionnels)

L’acupuncture est un des outils complémentaires proposés pour la prise en charge non pharmacologique des céphalées primaires chez l’adulte, mais qu’en est-il de sa place dans le traitement prophylactique des céphalées primaires chez les enfants et adolescents. C’est dans ce contexte qu’une revue de la littérature a été faite par l’équipe de Raffagnato Alessia et al, afin de déterminer si l’acupuncture verum est plus efficace que l’acupuncture placebo, si elle est bien tolérée, et s’il est possible d’identifier un effet sur les comorbidités psychiatriques associées.

Pour cela, une analyse critique de la littérature a été effectuée, recherchant les études publiées entre 1982 et 2023, en utilisant les recommandations PRISMA. La méthode Picos était appliquée pour la sélection des publications. Les critères de jugement principaux et secondaires ont été analysés.

L’équipe n’a finalement retenu que 5 publications parmi les 90 identifiées correspondant à une population de 229 enfants/adolescents. Deux études seulement ont comparé l’acupuncture verum avec un placebo (Pintov et al, et Gottschling et al), le placebo étant une acupuncture simulée c’est-à-dire avec piqûre superficielle, sur des zones non traditionnelles ou à proximité de la zone traditionnelle. L’acupuncture verum était soit une acupuncture réalisée soit selon la médecine traditionnelle chinoise (insertion sous-cutanée des aiguilles), soit une acupuncture au laser. Ces 2 études ont mesuré la fréquence, l’intensité et la durée des céphalées.

Pintov et al a utilisé l’acupuncture selon la médecine traditionnelle chinoise : 3 aiguilles dans les membres supérieurs et inférieurs, pendant 15 minutes, une fois par semaine pendant 10 semaines. Gottschling et al a utilisé l’acupuncture au laser : onde continue, position verticale sur la peau, 30 secondes, intensité de 0,9 J/point, une fois par semaine, pendant 12 semaines.

L’acupuncture verum réduisait significativement la fréquence des céphalées (réduction de 7 à 8 jours par mois versus 0 à 1 dans le groupe placebo), leur intensité (moins 5,4 points sur une EVA, versus 1,6 pour le placebo), ainsi que leur durée. L’acupuncture semblait bien tolérée par les enfants et les adolescents, et réduisait les niveaux d’anxiété.

Les limites de l’étude sont le faible nombre de publications retenues et l’hétérogénéité des populations incluses. Il n’a pas été possible d’analyser les données uniquement pour les moins de 18 ans,et la durée des suivis ne permettait pas d’évaluer les effets du traitement sur le moyen ou long terme.

Pour conclure, les rares études disponibles, en dépit de leurs limites méthodologiques, sont en faveur de l’efficacité préventive de l’acupuncture chez les enfants et adolescents. Cependant, il faudrait réaliser d’autres études plus approfondies afin de confirmer ces résultats.

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